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  • Noemie VEGA

Gouverner par le chaos.

Comment devenir les maîtres du monde ? En centralisant l'ordre et le pouvoir autour d'une minorité et en semant le désordre dans le peuple, ramené au niveau de pantins paniqués. La méthode ? L'ingénierie sociale : infiltration des esprits, analyse de nos moindres faits et gestes, contrôle des comportements à distance, marketing de l'intime et autres réjouissances qui font de nous de bons consommateurs.


Nous sommes surveillés, nos activités sont analysées, nos esprits sont infiltrés, manipulés, nos comportements modifiés à notre insu, nous devenons prévisibles. Nous voilà devenus de parfaites marionnettes obéissant et consommant sur demande. Paranoïa ? Pas vraiment.


L'ingénierie sociale est une pratique qui regroupe et applique différentes sciences dites de gestion tels le marketing, la cybernétique, le management, la PNL, le storytelling. Leur usage sur une population reconfigure les individus dans le sens d'une standardisation afin de prévoir leur comportement et d'opérer une prise de contrôle sans que ces derniers en aient conscience.

La traçabilité des personnes est une réalité : vidéosurveillance, portables (téléphones et ordinateurs), cartes de fidélité, cartes à puces, contrôle Internet (du contenu des e-mails pour gmail), instituts de veille informatique, toutes nos activités sont identifiées et nous sommes classifiés. Et ces observations ont un but : le remodelage de notre pensée et de nos comportements.

« Gouverner par le chaos » est un essai court et compact qui présente une vulgarisation des mécanismes d'ingénierie sociale telle qu'elle est de plus en plus pratiquée par nos gouvernants avec l'aide des médias, de Big Data, de Big Tech, de Big Money et autres Big Pharma.


J’ai sélectionné des passages de cet ouvrage afin d’en extraire le nectar et vous le déposer sur les lèvres.


(Nota bene : Pour tous qui veulent et/ou qui ont la flemme de lire, voici le lien du livre audio -->


EXTRAITS :


(…) Par-delà l’involution du droit positif en Occident ou les ramifications infinies de la technostructure cybernétique, il devient donc opportun de parler de choses moins connues, à savoir les principes d’ingénierie sociale qui organisent la pensée du droit et la conception de la technostruture.


Tout d’abord, distinguons un ancien et un nouveau Big Brother. Celui décrit par Georges Orwell dans 1984 est encore primitif. C’est la figure totalitaire classique de la domination politique : Staline, Mao, Hitler, Mussolini, et tous les potentats traditionnels. Ils sont en position de pouvoir et tout le monde le sait. Ils sont vus, placés au centre de l’attention. C’est le pouvoir au premier degré.


Le nouveau Big Brother est plus subtil car il est invisible. Vous ne savez même pas qu’il est au pouvoir. Pire, vous êtes persuadé que c’est quelqu’un d’autre qui occupe le pouvoir. L’organigramme du pouvoir n’est pas complet, il existe encore un autre pouvoir officieux. Dans Propaganda, publié en 1928, Edward Bernays parlait déjà du « gouvernement invisible » des démocraties, fort différent de celui qui est mis en avant sous le feu des projecteurs. (…)


(…) Big Brother is watching you. But you are NOT watching it. En veillant soigneusement à rester invisible, le nouveau Big Brother fait donc du piratage, du hacking.


Ordo ab chao

(…) Ce nouvel ordre postmoderme, mondialisé, globalisé, résulte dès lors d’une alliance entre le mensonge, plus que jamais au cœur du système, et un certain nombre de techniques de déconstruction programmée des équilibres socioculturels. Le « pompier pyromane » est le nom de l’une de ces méthodes de marketing politique, qui consiste, par exemple, à créer en amont de l’insécurité pour créer en aval une « demande » de sécurité et y répondre par une « offre » sécuritaire. L’autoritarisme, comme mode de gouvernement reposant sur la diffusion d’une peur inductrice de soumission dans les couches populaires, a donc absolument besoin de terroristes, réels ou fictifs.


La conduite du changement


(…) La résistance au changement, tel est le problème principal à surmonter en ingénierie sociale. La question qui se pose toujours au praticien est « Comment provoquer le moins de résistance à mon travail de reconfiguration, comment faire en sorte que les chocs infligés ne provoquent pas une réaction de rejet ? » Donc comment faire accepter le changement, et si possible comment le faire désirer, comment faire adhérer aux chocs et au reformatage qui s’en suit ? Comment faire aimer l’instabilité, le mouvement, la précarité, le « bougisme » ? Bref, comment inoculer le syndrome de Stockholm à des populations entières ?

(…) Ces enjeux de pouvoir politique s’inscrivent dans une lutte des classes sociales. L’homme d’affaires et milliardaire américain Warren Buffet confiait en 2006 au New York Times : « Il y a une guerre de classes, c’est sûr, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui fait la guerre et nous sommes entrain de la gagner. »


(…) Pour ne parler que de la France, ce pays est, depuis Sarkozy, et confirmé par Hollande, l’objet d’une destruction totale, méthodique et méticuleuse, tant de ses structures sociales que politiques et culturelles, destruction accompagnée d’un gros travail de fabrique du consentement de sa population à une dégradation sans précédent de ses conditions de vie afin de les aligner sur celles de la mondialisation libérale.


Politique et mondialisation


(…) La plus part des dirigeants contemporains ne poursuivent fondamentalement que deux buts ; le premier étant de mettre sur pied un gouvernement mondial ; le deuxième, afin de protéger ce gouvernement mondial de tout renversement par ses ennemis, étant de créer un système technique mondialisé de surveillance généralisée fondé sur la traçabilité totale des objets et des personnes. Ce système global de surveillance est déjà fort avancé grâce à l’informatique, à la téléphonie mobile et aux dispositifs de caméras, statiques ou embarquées dans des drones, en nombre toujours croissant dans nos villes. Un pas supplémentaire sera bientôt franchi avec la technologie RFID (Radio Frequency Identification) et les implants corporels de composants électroniques émetteurs de signaux qui assureront notre géolocalisation permanente.

(…) Profondément travaillé par ce fantasme d’ubiquité sécuritaire, le pouvoir politique se limite aujourd’hui à l’application du principe de précaution pour lui et à une recherche effrénée de réduction de l’incertitude et risque zéro.


Le Social Learning


La conduite du changement comme technique de prise de contrôle d’un groupe se marie tout naturellement avec l’Apprentissage collectif, ou Social Learning. Afin d’expliquer en quoi consiste cette approche, nous commencerons par une citation longue mais parfaitement explicite d’Éric Decéné, le fondateur du Centre français e recherche sur le renseignement (CF2R) : « Le Social Learning utilise des effets combinés de la culture, de la connaissance et de la psychologie pour amener une population ciblée à raisonner selon un certain schéma de pensée initiée par l’influenceur, dans des buts politiques, économiques ou socioculturels. Le Social Learning est donc un formatage social à des fins d’influence. Son objectif est la conquête des « territoires mentaux ». Par le biais du Social Learning, les acteurs économiques cherchent à prendre le contrôle d’un marché, en amont, en façonnant ses goûts et ses besoins – voire en les conditionnant – et enfin en lui imposant ses produits, qui paraissent alors répondre naturellement à ses attentes. (…)


La fabrication du consentement


Le piratage d’un sujet aux fins d’obtenir son consentement peut aussi s’appuyer sur une régression mentale provoquée. Cette technique suppose, dans un premier temps, de ne s’adresser qu’aux émotions et à l’affectivité. Noam Chomsky et Edward Herman ont rendu célèbre l’expression de fabrication du consentement (ou encore fabrique de l’opinion) mais c’est Edward Bernays (1891-1995) qui l’a inventé. Neveu de Freud, grand lecteur de Gustave Le Bon et de sa Psychologie des foules, l’homme incarne à lui tout seul les transferts de compétences entre marketing et politique, et l’effacement de la limite entre les deux. C’est sous son impulsion que la politique a commencé de prendre comme modèle l’analyse des feed-back des comportements de consommation, dans les grandes surfaces, les banques, les assurances, les services personnalisés, ainsi que la mise en œuvre de solutions qui optimisent la gestion : analyse de marché, segmentation du public, définition d’un cœur de cible, création artificielle de nouveaux besoins, etc. (…)

Comme Barnays le dit lui-même dans son ouvrage princeps de 1928 intitulé Propaganda, « la manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. (…) Les techniques servant à enrégimenter l’opinion ont été inventées puis développées au fur et à mesure que la civilisation gagnait en complexité et que la nécessité du gouvernement invisible devenait de plus en plus évidente. (…) Et si, selon la formule consacrée, tel candidat à la présidentielle a été « désigné » pour répondre à une « immense attente populaire », nul n’ignore qu’en réalité son nom a été choisi par une dizaine de messieurs réunis en petit comité. »


Comment faire accomplir quelque chose à quelqu’un en lui donnant le sentiment que c’est lui qui a choisi librement de la faire ? Comment réussir à ce que la transgression de l’intégrité mentale des masses populaire reste inaperçue ? Comment faire en sorte que le pilotage des masses présente toutes les apparences de la démocratie et de la souveraineté populaire ? Bref, comment violer quelqu’un sans qu’il ne s’en aperçoive ? Telles sont les questions de hacking social que se posent les élites dirigeantes. La journaliste au Point Sylvie Pierre-Brossolette déclarait le 16 janvier 2008 sur France Info à propose de l’Union européenne : « Est-ce qu’il ne faut pas violer des fois les peuples un tout petit peu pour leur bien ? On le fait pour d’autres questions. La peine de mort, on l’a votée dans le dos des gens, ils n’en voulaient pas. L’Europe c’est un peu pareil. » Quelques mois plus tard, dans l’émission Bibliothèque Médisis de 27 novembre 2008, Alain Minc tenait des propos semblables sur la chaine de télévision Public Sénat. Ces appels répétés au « viol des peuples », Serge Tchakhotine en décrivait les formes dès 1939 dans son célèbre ouvrage Le Viol des foules par la propagande politique. Le viol est aujourd’hui celui de l’intelligence critique et rationnelle, au bénéfice des émotions et des affects primaires. (…)


Le tittytainment


Les architectes de la mondialisation l’ont parfaitement compris : pour être vraiment efficace, la fabrique du consentement suppose l’abolition de toute frontières. En effet, c’est le maintien de frontières, à tous les niveaux de l’existence, qui rend possible la comparaison, la contradiction, la possibilité de dire « non » et tout le jeu de la dialectique politique qui s’ensuit. (…)


(…) Tittytainment selon Brzezinski est une combinaison des monts entertainment et tits, le mot argot américain pour désigner les seins. Brzezinski pense moins sexe, en l’occurrence, qu’au lait qui coule de la poitrine d’une mère qui allaite. Un cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettrait selon lui de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète. (…) On voit émerger la société la société des deux dixièmes, celle où l’on devra avoir recours au Tittytainment pour que les exclus restent tranquilles.

Le songe creux et infantilisant dans lequel Brzezinski propose d’enfermer les populations pour mieux les contrôler présente les caractéristiques d’une sorte de réalité virtuelle complétement dépolitisée, un Disneyland global fondé sur la consommation et le Spectacle.


Le pied-dans-la-porte


Une autre manière de construite le consentement à la régression s’appuie sur ce que l’on pourrait appeler une « ingénierie de la mise en situation obligeante ». Dans leur classique de la psychologie sociale, Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, les deux chercheurs Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois décrivent ainsi plusieurs stratégies d’induction comportementale, qui, à chaque fois, respectent le sentiment de liberté des sujets manipulés. Il s’agit dans tous les cas de construire la « servitude volontaire », c’est à dire faire non seulement accepter, mais encore désirer au sujet manipulé ce que l’on a, en fait, décidé à sa place, en le mettant dans une situation d’engagement à poursuivre un comportement.



Le Mind Control


Faisons encore un pas dans la régression mentale provoquée et le hacking psychosocial ? Chacun se souvient des propos de Patrick Le Lay, alors président-directeur général de TF1, sur « le temps de cerveau disponible » que sa chaîne de télévision vendait aux annonceurs publicitaires. Rien d’anecdotique dans cette formulation. Après le contrôle des émotions et des situations, l’ingénierie sociale s’est beaucoup intéressée au contrôle direct du cerveau, dans l’optique de court-circuiter le champ des représentations pour s’attaquer directement à la programmation du système nerveux dans sa matérialité la plus brute. Cette analogie entre cerveau et ordinateur, déjà perceptible dans la cybernétique, le cognitivisme et le Social Learning s’appuie en fait sur le Learning tout court, c’est-à-dire les théories de l’apprentissage, au sens d’ »apprendre à un être vivant à se comporter de telle façon ». Pour le dire frontalement, le Learning est la science du dressage et du conditionnement comportemental. (…)

Le Mind Control est friand de métaphores informatiques et relatives à l’Intelligence artificielle, son projet consistant à réécrire le programme comportemental d’une machine vivante mais sans que cette machine ne s’en rende compte.


Le virtualisme


Cette plasticité autorise toute les transgressions et réécritures du réel. En ingénierie politique, quand le comportement réel d’une population, par exemple au moment d’un vote, ne correspond pas aux prévisions du pouvoir, un lissage virtuel vient réécrire et corriger ce réel pour l’ajuster à la prévision. Ce lissage peut prendre plusieurs aspects. Le plus brutal consiste à faire comme si on avait rien vu et à ne pas tenir compte des résultats du scrutin. Les peuples disent « non » à un référendum, mais on fait comme s’il avait dit « oui ». Malheureusement, une distorsion des faits aussi énorme révèle la vraie nature du pouvoir en place. Un bout de réel apparaît, la virtualisation n’est pas parfaite. (…)


La réécriture d’un réel qui ne convient pas aux prévisions s’inscrit dans ce fantasme de sécurisation de prédictibilité et de réduction absolue de l’incertitude, fantasme de sécurisation maximum du système qui caractérise la politique quand elle est sous influence « scientifique ». Si ce fantasme sécuritaire semble légitime dans le champ scientifique, il induit dans le champs sociopolitique des effets collatéraux que l’on peut résumer ainsi : aspiration à un contrôle total du réel, donc réification générale, chosification, transformation des sujets en objets et du vivant en non-vivant. Le réel étant, selon la définition topologique et structurale de Lacan, « ce qui ne se contrôle pas », l’ingénierie sociale vise donc ni plus ni moins qu’à abolir le réel.


La guerre contre-insurrectionnelle


Dans leur travail de virtualisation du champ politique, les ingénieurs sociaux se sont beaucoup inspirés des méthodes de la guerre contre-insurrectionnelle. Fabriquer le consentement du peuple exige de savoir contourner, neutraliser, annihiler les risques de révoltes de sa part. (…)


(…) des officiers militaires de divers pays ont cherché à formaliser des tactiques de contre-insurrection, autrement dit les techniques de la répression réussie de toute forme de résistance populaire au pouvoir, si possible permettant de tuer la contestation dans l’œuf avant même qu’elle n’apparaisse. Les manuels les plus connus sont ceux de Roger Trinquier, La Guerre moderne, David Galula, Contre-insurrection. Théorie et pratique, et Frank Kitson, Low Intensity Operations. Subversion, Insurgency and Peackeeping. (…)


Le journaliste d’investigation Michel Collon nous résume ainsi le contenu de ce graal de la pensée politique : « Tout général qu’il soit, Kitson considère que la répression militaire et policière classique n’a aucune chance de réussir sans une « campagne pour gagner les cœurs et les esprits », qu’il appelle « guerre psychologique stratégique ». (…)


Kitson passe ainsi en revue tout l’arsenal de la politique actuelle : la création de faux ennemis, de faux amis, de faux problèmes et de fausses solutions au moyens de fausses perceptions induites par de faux attentats terroristes (dits false flag ou « sous fausse bannière » dans le jargon militaire) et de fausses informations (propagande noire, entièrement fausse, ou grise, mélange de vrai et de faux pour mieux faire passer le faux), toutes ces mises en scène pouvant être résumées sous l’abréviation psyops, pour « opérations psychologiques ». (…)


La télévision, principal vecteur des psyops, a permis et permet encore des faire entrer des populations entières dans une réalité virtuelle entièrement construite par le pouvoir.


Le biopouvoir


Notre tour d’horizon des multiples visages du contrôle social scientifique contemporain serait incomplet sans un point sur la notion foucaldienne de biopouvoir. En effet, il nous semble qu’au delà du pouvoir sur les esprits, c’est bien un contrôle direct de la vie, au sens strictement biologique du terme, qui est recherché par l’ingénierie sociale, dont l’éthos s’affirme comme l’incapacité à vivre et laisser vivre sans intervenir sur le cours naturel des choses. (…)


Le Gestell, ou la rationalisation scientifique du vivant, est l’outil définitif du pouvoir politique. Dès lors que le vivant peut être intégralement quantifié, numérisé, explicité, chosifié, il peut devenir objet d’une gestion sérielle, production industrielle intrinsèquement docile au pouvoir car programmable et conditionnable dès l’origine . L’ingénierie sociale culmine ainsi dans le génie génétique (le piratage de l’ADN), l’eugénisme, le clonage, les chimères (croisements hybrides de matériel génétique humain et animal, autorisés au Royaume-Uni depuis mai 2007), le transfert de la conscience dans le cyberespace (Mind Uploading) et ultimement le remplacement légal des humains par des machines (…)


Le plus grand génocide de l’Histoire, celui de la biosphère tout entière, a déjà commencé. Dans Comment les riches détruisent la planète, Hervé Kempf nous décrit les liens majeurs de ce Gestell mondialiste aux niveaux écologique et politique. (...)


Vidéo livre audio --> https://www.youtube.com/watch?v=vp-g583OOi0



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